LES GRANDS AXES DU PROJET 

Mieux connaître l'histoire du parc 

Recherches historiques, collecte documentaire, et analyse de terrain ont permis de déterminer que l'écriture actuelle du parc était héritée du XIXe siècle. Cet héritage paysager a donc été respecté et cultivé dans l'esprit de la Charte de Florence.

Respecter et mettre en valeur les compositions existantes
 

Structure paysagère héritée du XIXe siècle, le médaillon planté d’un alignement de tilleuls de la cour d’honneur est intégré à un plan de gestion pour garantir sa sauvegarde sur le long terme. 

• Le patrimoine arboré du parc, comprenant de beaux sujets anciens, fait l’objet d’un programme d’entretien régulier via des tailles de mise en sécurité, de soins, de formation, d’équilibrage et d’un plan de renouvellement. 

• L’ambiance et l’atmosphère " à l’anglaise " du parc ont été renforcées, via l'ajout d'essences arborées ornementales inspirées des palettes végétales des parcs du XIXe siècle. 

• En revanche, les allées présentes sur le cadastre napoléonien - depuis longtemps disparues - n'ont pas été restituées, afin de ne pas altérer la dimension douce et naturelle de la composition actuelle, avec sa pelouse centrale, sa ceinture arborée, ses vues sur le château. 

Des fresques, fenêtres sur le jardin
Dans une des pièces du château se trouve une série de fresques représentant un très beau parc paysager non identifié, dont certains éléments ont servi d'inspiration pour l'embellissement du parc d'Ailleville. Les vases Médicis sont ainsi un clin d'oeil à cette réalisation picturale, tout comme le choix de certaines essences, les archives n’offrant quasiment aucune information sur la palette végétale originelle. 

Le château d'Ailleville tourné vers les arts 

Au-delà d’un projet de mise en valeur soucieux de respecter l’âme et l’identité du site, l’association souhaitait également offrir un espace de création artistique. C'est ainsi qu'est né le théâtre de verdure d'Ailleville. 

    Ses enjeux sont multiples :

• Créer un espace de cohésion sociale ancré dans le tissu culturel local. 
• Proposer une offre culturelle et artistique au coeur de ce territoire rural. 
• Mettre en place un dialogue pluridisciplinaire entre art de la scène et art du jardin. 

GENESE DU PROJET

"L’âme est un feu qu’il faut nourrir et qui ne s’éteint s’il ne s’augmente"  Voltaire 

Parmi ses propriétaires, Ailleville compta des amoureux des arts et de la culture. Composition paysagère à la croisée de l'art du jardin et du spectacle vivant, la création d'un théâtre de verdure dans le parc du château résonne ainsi comme un hommage à ces personnages qui ont forgé l'identité du lieu. 

Cette citation, extraite d'une stance de Voltaire, orne l'ancienne bibliothèque du 

château aménagée, selon toutes probabilités, par Ambroise Poignée au milieu du XIXe siècle. Elle témoigne du goût et de l'attachement de ce propriétaire esthète et érudit à la connaissance et à l'art, ces " nourritures de l'âme " qu'il a souhaité célébrer dans la décoration de cette pièce, avec des Putti musiciens et des portraits de personnages 

illustres (Voltaire, Chateaubriand, Victor Hugo, Boileau, Racine, Cuvier, le Comte de Ségur et Dumont d'Urville). On lui devine également un amour tout particulier pour les jardins à travers le décor peint de la pièce adjacente représentant un splendide parc paysager. Dans la lignée de la stance de Voltaire et de la pensée humaniste d'Ambroise Poignée, le projet de théâtre de verdure a donc pour ambition de raviver ce feu sacré de la culture, un temps éteint, mais pourtant bien présent dans l'histoire d'Ailleville. 

Autre source d'inspiration dans la genèse du théâtre de verdure, la figure d'Eulalie Rosalie Magnyer de Gondreville, propriétaire ayant précédée Ambroise Poignée. 

Très probablement à l'origine de l'aménagement du parc du château dans le goût romantique entre 1820 et 1833, elle incarne cet art fragile et délicat 

des jardins dans l'histoire d'Ailleville. 

De part sa double appartenance au monde du jardin et des arts du spectacle, ce motif original du théâtre de verdure vient, d'une certaine façon, fusionner la mémoire de ces deux propriétaires esthètes. 

Pour rappel, les théâtres de verdure sont des motifs paysagers nés au XVIIe siècle en Italie. 

Originellement, il s'agit d'une transposition dans l'univers végétal de l'architecture des théâtres à l'italienne. Le modèle s'est par la suite répandu dans les parcs et jardins européens et perpétué au fil des siècles, tout en intégrant des variantes architecturales.

Le château d'Ailleville est membre du Réseau Européen des Théâtres de Verdure 

GENESE DU PROJET 

La présence d'un " jardin potager " à Ailleville est attestée pour la première fois  par un document d'archive de 1779. Il est fort probable cependant, qu'un jardin nourricier ait préexisté à cette date, ces derniers constituant des éléments incontournables de la vie des châteaux. Le cadastre napoléonien de 1836 est le premier document figuré permettant d'avancer une hypothèse quant à son emplacement. Au bout du parc, on y observe la présence d'une parcelle rectangulaire subdivisée en 4 carrés correspondant vraisemblablement au tracé d'un potager classique. 

Si l'étude des photographies aériennes anciennes indique qu'au XXe siècle cette parcelle n'est plus en place, pour autant la fonction de potager ne semble pas avoir disparu du domaine. Un terrain près d’une ancienne bergerie fut en effet utilisé comme potager au cours du XXe siècle. S'inscrivant dans la continuité de l'histoire du site, c'est donc tout naturellement dans cet espace que le nouveau potager du château a trouvé sa place en 2024.

UN POTAGER RAISONNÉ ET RAISONNABLE

Le nouveau potager d'Ailleville s'inscrit dans la pure tradition des jardins-potagers classiques. où fruits, fleurs et légumes cohabitaient en s’apportant des bénéfices mutuels. C'est dans cet esprit de symbiose entre les espèces, dont les anciens maîtrisaient parfaitement les mécanismes, qu'a été imaginée la palette végétale des six espaces de culture. Elle comprend ainsi légumes anciens et perpétuels, plantes aromatiques, plantes médicinales, rosiers, jachères fleuries, petits fruits et pieds de vignes, en hommage au vignoble champenois, emblème de la région.

Le potager est par ailleurs bordé sur deux côtés d'une haie composée de noisetiers,

amélanchiers, cornouillers sanguins, prunus spinosa, érables champêtres, juniperus. Outre sa valeur décorative, cette haie vive d’essences indigènes, présente un grand intérêt écologique en offrant un biotope pour bon nombre d’êtres vivants : oiseaux, micro-mammifères, insectes, etc. La présence de cet écosystème permet, entre autres, la régulation des " nuisibles ". Enfin, le potager d'Ailleville a été conçu de manière à limiter sa consommation en eau, grâce au choix de plantes résistantes à la chaleur, ainsi qu'à l'installation d'une cuve souterraine de récupération des eaux de source.